Depuis le 26 juin 2025, le Togo traverse une nouvelle crise numérique après celle de 2017. Les Togolais font face à des restrictions sévères de l’accès à Internet, rendant la navigation presque impossible et bloquant l’accès à de nombreux réseaux sociaux. Une situation alarmante dans un contexte politique tendu.
C’est un véritable goulot d’étranglement numérique que subissent des millions de citoyens togolais depuis plusieurs jours. Les plateformes les plus populaires comme TikTok, Facebook, ou YouTube sont devenues difficile d’accès ou extrêmement lentes, affectant lourdement la vie quotidienne, sociale et économique d’une partie de la population. Cette perturbation faite suite aux mouvements de protestations du 26,27,28 juin lancés sur les réseaux sociaux. Dans plusieurs villes, des manifestations ont éclaté, exprimant le rejet de la réforme constitutionnelle controversée, ouvrant la voie à un maintien au pouvoir du président Faure Gnassingbé
Et selon Emmanuel Vitus Agbenowossi, président de la branche nationale de l’association internet society Togo
” Il ne s’agit pas d’une coupure générale, mais de blocages ciblés affectant certaines applications, une situation souvent désignée comme une censure appliquée. Donc, dans un contexte marqué par une forte mobilisation citoyenne, ces perturbations soulèvent des interrogations légitimes sur la gouvernance technique du réseau et la transparence des décisions qui y sont liées.”
Malgré l’absence d’explication claire de la part du gouvernement ou des principaux opérateurs de téléphonie, le caractère ciblé des coupures alimente les soupçons. Les plateformes affectées sont celles que la jeunesse utilise le plus pour s’informer, s’exprimer ou créer. Les conséquences économiques de cette coupure se font déjà ressentir. Les commerçants en ligne, dépendants des réseaux sociaux pour vendre, parlent de pertes financières considérables. Des créateurs de contenu ont vu leurs sources de revenus bloquées du jour au lendemain. Les consommateurs, eux, dénoncent une atteinte à leur liberté.
Pour Dr Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des Consommateurs du Togo, cette restriction doit cesser : “Nous avons demandé que la restriction soit levée, parce qu’on ne peut pas demeurer éternellement dans une restriction liée à des revendications sociales.”
Face à cette situation, une autre alternative s’offre aux utilisateurs. Les plus connectés se tournent vers les VPN comme Psiphon, Wind scribe ou ProtonVPN pour contourner les blocages. D’autres formes d’adaptation émergent : le retour en force des médias traditionnels, l’échange de contenus via Bluetooth ou Xender, et même l’autocensure de certains qui, craignant la surveillance, réduisent leur présence en ligne.
La rédaction