Un collectif de citoyens a adressé une lettre ouverte à trois membres du gouvernement togolais : le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, ainsi que le ministre de la Justice et de la Législation.
L’objet de cette interpellation est d’obtenir des éclaircissements sur le mouvement récemment présenté au public sous l’appellation « Les Sentinelles du Peuple ». Dans leur correspondance, les signataires soulignent leur attachement à l’État de droit et à l’ordre républicain. Ils s’interrogent notamment sur le cadre légal permettant à des citoyens de constituer des groupes d’autodéfense.
Ils demandent au ministre de la Justice si un tel dispositif existe dans le droit positif togolais, en dehors des situations déjà reconnues comme actes d’autorité légitime. Le collectif souhaite connaître le statut officiel des « Sentinelles du Peuple » :
S’agit-il d’une association dûment enregistrée, d’un mouvement informel ou d’une autre forme d’organisation ? Dispose-t-elle d’une autorisation administrative délivrée par les ministères compétents ? La précision des objectifs fixés par ce mouvement et leur communication à la population. Les moyens logistiques, humains et financiers sur lesquels il s’appuie. La nature de ses actions, notamment celles liées à la sécurité, et leur éventuelle coordination avec les forces officielles (police, gendarmerie, armée, protection civile).
Les citoyens posent également la question d’un éventuel cadre de collaboration ou d’arrangement opérationnel entre les Sentinelles du Peuple et les forces régulières de l’État.
Ils demandent des précisions sur la supervision et le contrôle des activités de ce mouvement afin de garantir que cette initiative ne porte pas atteinte à l’autorité légitime de l’État.
Dans leur conclusion, les signataires rappellent que la sécurité nationale et la défense du territoire relèvent exclusivement de l’État, qui en détient la légitimité, les structures et les moyens. Tout en saluant l’esprit de participation citoyenne, ils mettent en garde contre le risque de confusion institutionnelle ou de compromission de l’efficacité des dispositifs officiels. Ils formulent trois principales demandes aux ministres :
1. Une communication officielle claire sur la nature, les objectifs et les capacités des Sentinelles du Peuple.
2. Des garanties de compatibilité entre leurs actions et celles de l’État.
3. Un engagement à encadrer, contrôler, voire réguler, cette initiative privée.
La lettre, signée par Alpha CISSE, Adama GABA, Alain ANIFRANI, Komlan TOULASSI-MENSAH, Edem Atsou TCHAKOU et Aristide MESSAN, a été transmise pour ampliation à plusieurs institutions internationales présentes au Togo, dont le Système des Nations Unies, le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, la Délégation de l’Union européenne et la CEDEAO.
la rédaction