Les Togolais peuvent désormais pousser un « Ouf » de soulagement. Ils peuvent à nouveau naviguer librement sur Internet après de longues semaines d’interruption. Depuis jeudi 25 septembre, la connexion est revenue à la normale et les réseaux sociaux sont pleinement accessibles, sans avoir à passer par des outils de contournement comme les VPN. Une réouverture accueillie avec un grand soulagement par une population connectée, dont les habitudes numériques avaient été brutalement bouleversées.
L’accès avait été restreint à la fin du mois de juin, dans un climat de tension politique lié à des changements constitutionnels vivement contestés. Aucune annonce préalable n’avait été faite, et les plateformes en ligne s’étaient soudainement figées, provoquant une onde de choc dans un pays où l’économie informelle et digitale joue un rôle crucial dans la vie quotidienne. Cette coupure prolongée n’a pas été sans impact : des pertes financières importantes ont été enregistrées par les petites entreprises, les vendeurs en ligne ont vu leurs chiffres d’affaires plonger, et de nombreux acteurs du numérique ont souffert d’un manque cruel de visibilité. La dynamique commerciale et créative qui s’était installée autour des outils digitaux s’est retrouvée brutalement freinée.
L’usage généralisé des VPN est devenu la norme pour continuer à communiquer, s’informer ou simplement rester en lien avec le reste du monde. Certains ont trouvé des solutions alternatives, locales, souvent plus coûteuses et moins efficaces. Une forme de résistance numérique s’est installée, illustrant la capacité d’adaptation de la population face aux restrictions. Le retour à la normale, aussi soudain qu’inattendu, n’a été accompagné d’aucune explication officielle. Ni les raisons de la coupure initiale, ni celles de sa levée n’ont été communiquées par les autorités. Le rétablissement de la connexion suscite un espoir timide chez les professionnels du numérique, les créateurs de contenu, les commerçants et les jeunes entrepreneurs, qui misent sur les outils en ligne pour développer leurs activités. En attendant des réponses concrètes, la population savoure ce retour à la normale, tout en gardant en tête que sur la terre de nos aïeux, la connexion peut s’éteindre aussi vite qu’elle est revenue.
Blandine bikassam