Le secteur bancaire et assurantiel du Togo est paralysé ce mercredi matin à la suite de l’entrée en vigueur d’une grève de 72 heures lancée par le Syndicat des employés et cadres des Banques, des établissements financiers et des assurances du Togo (SYNBANK-Togo) et le Syndicat des employés et cadres des assurances du Togo (SYNASSUR).
Cette cessation collective du travail, prévue du 24 au 26 septembre 2025 sur toute l’étendue du territoire national, a été annoncée à l’issue d’une Assemblée générale tenue le 16 août dernier, en conformité avec les articles 322 à 335 du Code du Travail du Togo. Dans un communiqué en date du 23 septembre, les deux organisations syndicales ont confirmé le maintien du mot d’ordre de grève après avoir, selon leurs termes, « épuisé toutes les voies de recours ». Cette action vise à obtenir l’intégration immédiate et sans condition des 42 agents licenciés de SUNU Bank Togo, parmi lesquels figure le Secrétaire général du SYNBANK-Togo, un licenciement que les syndicats jugent contraire à la législation en vigueur.
Dès 07h30 ce mercredi 24 septembre, tous les employés syndiqués des banques, établissements financiers, compagnies d’assurances et sociétés de courtage affiliés au SYNBANK et au SYNASSUR ont été appelés à observer la grève. Une Assemblée générale extraordinaire a également été convoquée ce même jour au siège du SYNBANK-Togo à Lomé pour faire le point des actions entreprises et discuter des derniers développements. Dans leur préavis adressé le 21 août 2025 aux présidents de l’Association professionnelle des Banques et établissements financiers du Togo (APBEF-Togo) et du Comité des assureurs du Togo (CAT), les deux syndicats ont détaillé les revendications professionnelles qui sous-tendent leur mouvement :
- La mise en place et le respect d’une politique de rémunération dans toutes les institutions concernées.
- La signature d’un accord encadrant les principes de cette politique.
- L’annulation du licenciement économique jugé abusif des agents de SUNU Bank Togo.
- La fin des pratiques de stigmatisation, discrimination et harcèlement attribuées à l’actuel Directeur général de SUNU Bank, M. FADO Abilé Ignace.
- L’octroi de crédits et aides scolaires au personnel.
- L’application de la nouvelle grille de rémunération conventionnelle au personnel du Centre de Formation Bancaire du Togo (CFBT).
- L’annulation des poursuites contre une déléguée du personnel d’Ecobank Togo.
Les syndicats rappellent que ces revendications ont déjà été portées à la connaissance des employeurs et des autorités compétentes, sans suite favorable, malgré plusieurs discussions tenues notamment à la Direction Générale du Travail.
Lors de l’Assemblée générale du 16 août, les membres des deux syndicats ont aussi recommandé une mesure concrète : confier à l’ex-DG de SUNU Bank Togo, Mme ADOTEVI Miriam, une mission de recouvrement des créances douteuses et litigieusesdont elle aurait une connaissance approfondie. Cette proposition vise à sauvegarder les emplois et à stabiliser la situation financière de l’institution, selon les syndicats.
La grève en cours, qui s’achèvera le vendredi 26 septembre à 18h00, pourrait être reconduite si les revendications des travailleurs restent sans réponse. SYNBANK-Togo et SYNASSUR préviennent qu’ils restent déterminés à défendre les droits des employés du secteur, et n’excluent pas d’intensifier le mouvement si les discussions avec les employeurs et les autorités n’aboutissent pas à des solutions concrètes.
la rédaction